8 mai 2015

Khoda negahdar

Voila, je suis dans un cafe-net à Quchan, c'est la fin du tronçon Iran de mon voyage. Je passerai la frontière à Bajgiran tôt demain matin, pour ne pas perdre de temps sur mes 5 jours de visa turkmène.

Arrivée à Bajgiran, poste frontière iranien. De l'autre côté, le Turkménistan.

Je repars une nouvelle fois d'Iran avec l'envie d'y revenir, et peut-être de repasser voir quelques-uns de mes hôtes, dont certains sont de véritables amis. Et qui sait, peut-être un jour aurai-je le plaisir d'accueillir certains d'entre eux en France...

Alireza Ghorbani: "Tasnif saghi", album Sarve ravan

Le morceau de musique en annexe (ou ci-dessus), c'est un de ceux qu'Ahmad, un de mes premiers hôtes près de Shiraz l'an dernier, m'avait copiés sur mon petit baladeur mp3. C'était le premier morceau que j'avais écouté en roulant sur les hauts plateaux semi-désertiques, entre Tashk et Kerman. Merci pour ce petit cadeau que j'ai beaucoup apprécié. Et merci à tous mes hôtes iraniens.

Lac salé de Tashk et bergers nomades à moto, mar. 2014

Je ne suis pas prête d'oublier ma rencontre avec Ahmad : il m'avait doublée en voiture et s'était arrêté pour me saluer. Après quelques minutes de discussion au bord de cette route tranquille, Ahmad et sa femme Hodjat m'ont invitée chez eux. Mais ils habitaient à une trentaine de kilomètres. J'ai remercié Ahmad, mais je lui ai dit qu'avec mon vélo chargé, je n'allais pas vite, et je ne pourrai pas arriver à Abadeh Tashk avant la nuit. Ahmad m'a alors proposé de m'emmener, moi et mon vélo, dans sa petite Peugeot 205. C'était tentant, mais j'avais très envie de profiter encore un peu de cette magnifique journée pour longer le lac salé à vélo. Alors j'ai de nouveau décliné son invitation en disant je passerai le lendemain dans son village. Ce que je ne savais pas encore, c'est qu'Ahmad n'était dans ce village que pour le week-end, en visite chez ses cousins. Alors, il m'a proposé une meilleure solution : il allait emporter mes sacoches pour que je puisse à la fois profiter de cette belle fin d'après-midi, et rouler un peu plus vite pour le rejoindre avant la nuit. Nous avons échangé nos numéros de téléphone, et voilà comment j'ai confié mes 4 sacoches Ortlieb à un automobiliste inconnu !

Ahmad et sa tante tadjike m'invitent à mettre la main à la pâte pour faire du pain lavash, mar. 2014

Cette année, quand j'ai envoyé un SMS à Ahmad le jour du Nouvel-An persan, j'ai été touchée par sa réponse : lui aussi se souvenait très bien de notre rencontre, et il s'était mis au vélo.

J'emporte en sortant d'Iran le souvenir de mes rencontres avec Marjan, Mehdi, Ehsan, Tayebeh, Sayedeh, Saeed-Djafar, Ahmad, Hodjat, Hussein, Moshtabad, Ashgar, Mohamad, Zahra, Mohsen, Akbar, Ali, Farkhad, Rafael, Delila, Shorareh, Saeed, Daoud, Abdollah, Minoo, Farid, Shadi, Parvin, Zaher, Reza, Nassir, Amir, Pouya, Haldi, Ashkar, Parisa, Fariba, Farzaneh, Keyvan, Aram, Massoud, Azar, Pedar, Ali, Milad, Massi, Abolfazl, Farnoush, Ali, Samira, Arash ; et d'autres dont je n'ai pas retenu le prénom, mais dont je me souviens bien : le motocycliste afghan à Sirjan, le gérant de l'internet-café le plus proche de l'hôtel Akavan à Kerman, ma voisine passagère dans le train de nuit Kerman - Yazd, le marchand de tapis zoroastrien et le jeune guide à Yazd, le conducteur de taxi et le marchand de marquetterie à Ispahan, la famille kurde de Shaabyeh, les proches des mariés à Hajj Mamzan, la femme médecin à l'hôtel de Sarab, le motard talysh à Punel, le mécano de Quchan.

7 mai 2015

Mashhad, veillées d'armes

Mashhad est la 2e plus grande ville d'Iran, mais je l'ai trouvée reposante par rapport à Téhéran.

Mashhad. Dôme doré du complexe Imam Reza.

Mastan & Homay : "Sarzamineh bi karan"

D'ailleurs, il n'est pas si exceptionnel de voir des Iraniens à vélo dans Mashhad, même s'ils sont, comme dans toutes les grandes villes iraniennes, bien moins nombreux que les motos.

Motocyclette iranienne typique. Mashhad.

Il faut juste éviter de séjourner à Mashhad pendant les grandes fêtes de pèlerinage.

Outre la quantité de safran disponible au bazar, les 2 spécificités de Mashhad sont l'ensemble mausolée + mosquée Imam Reza, et le consulat turkmène.

Mashad, autour du mausolée Imam Reza

Le mausolée Imam Reza, relativement peu connu des touristes occidentaux, est le plus grand site de pèlerinage des musulmans chiites, et une des plus grandes mosquées du monde. Les touristes ici viennent plutôt d'Iran, de certains Emirats Arabes, d'Iraq, et du Pakistan.

Mashhad. Imam Reza, une des entrées du site

Le consulat turkmène, lui, attire une concentration relativement élevée de cyclo-voyageurs ou autres routards occidentaux occupés à attendre leur visa de transit. Ainsi, dès le premier de mes 3 passages au consulat, j'ai rencontré 5 cyclistes : Pere le Catalan que j'avais vu à Tabriz, Kim le Coréen, Alexia et Daniel de Bruxelles, et Maxime alias le cyclochard, un autre francais. Tous en route pour le Pamir. Dès qu'on a nos visas en fin d'après-midi, on part se préparer : révision du vélo ou du matelas auto-dégonflant, achat de ravitaillement, lessive, affinement de la feuille de route, repos...

Zurkhaneh à Mashhad. Gymnastique traditionnelle iranienne.

Nous quitterons tous Mashhad dans les 24 ou 48 heures, avec chacun notre visa de transit de 5 jours, mais nous ne ferons pas route ensemble : soit nous sommes décalés de 24 h, soit nous ne passons pas par le même poste-frontière. La rigidité de l'administration turkmène ne nous permet pas de fantaisies : dates et postes-frontière d'entrée et de sortie sont inscrits sur nos visas. Et on sait que si on s'écarte de la route de transit correspondante, on sera rapidement repérés (un vélo avec 4 sacoches Ortlieb ne passe pas inaperçu dans le coin) et remis sur le droit chemin au premier poste de police. Le gouvernement turkmène contrôle tout, sauf le sens du vent. S'il pouvait, il le ferait souffler du sud et nous donnerait seulement 3 jours.

6 mai 2015

Khorasan, le pays du safran

Clavier iranien/qwerty, sans accents, vous les mettrez vous-memes.

Confitures séchées en couches minces

Salar Aghili : "Sabz tasnif", album Sayehaye Sabz

Le Khorasan est une jolie region, assez fertile, vallonnee, partagée entre nord-est de l'Iran et nord-ouest de l'Afghanistan, a la limite montagneuse le long de la frontiere turkmene.

Khorasan e Razavi, vers le nord

Par chance j'ai eu un bon vent de dos sur plus de la moitie du trajet, et il y avait peu de montee et un peu plus de descente (deniveles cumules +700m / -900m).

Khorasan e Razavi

J'ai donc pu sans trop de peine faire en une journee 136 km porte a porte entre Nishapour et Mashhad. Ce sera tres probablement l'etape a velo la plus longue de mon voyage, en kilometrage.

Khorasan e Razavi près de Mashhad.

Le sud du Khorasan est plat, c'est la qu'on cultive les crocus dont on tire le safran. Je n'ai pas vu les plantations de crocus, mais du safran, j'en ai vu des kilos (non, je n'exagere pas) au bazar Reza a Mashhad.

Safran au bazar Reza de Mashhad

5 mai 2015

Planétarium Omar Khayyam

Cet édifice est tout proche du mausolée d'Omar Khayyam, qui est bien signalé, à la sortie Est de Nishapour. C'est le batiment rond derrière la statue d'Omar Khayyam.

Planétarium Omar Khayyam.

Ce que je ne savais pas, c'est que ce planétarium, dont j'avais vu une belle photo sur Wikipedia, en était resté à l'état de chantier... Mon hôte Arash m'a expliqué que ce planétarium avait été victime des restrictions budgétaires induites par les sanctions internationales, et personne ne savait si ce chantier serait terminé un jour.

Planétarium en chantier...

Tout près de ce planétarium en chantier, à quelques centaines de mètres du parc dans lequel se trouve le mausolée d'Omar Khayyam, on peut visiter les mausolées de 2 autres gloires locales, le poète mystique médiéval Attar et le peintre Kamal al Molk (19e siècle). Dans ce deuxième parc, une des boutiques de souvenirs passait de la musique traditionnelle iranienne (cliquer ci-dessous ou sur "Annexe").

Alireza Ghorbani : "Raze del", album Rosvaye zamane

Nishapour. Mausolées Attar et Kamal al Molk.

A propos des sanctions internationales, quelques Iraniens m'ont fait remarquer que les mouvements terroristes qui défraient la chronique dans les pays occidentaux (Al Qaida, Daesh ou autres talibans, qui ont en commun d'être des intégristes sunnites), ne bénéficient d'aucun soutien de l'Iran (l'Iran, république islamique chiite, ne soutient que le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien), n'ont pas réussi à s'implanter en Iran, et ne recrutent pas d'Iraniens. Mais à 3 reprises pendant ce voyage, on m'a fait remarquer, avec étonnement et incompréhension, sans aucune agressivité, qu'il y avait des centaines de Français parmi les terroristes de Daesh... Personne ne m'a par contre parlé des caricaturistes de Charlie Hebdo.

Vieiile ville de Yazd. Sous le chador, jeans moulants et talons hauts

Quant aux perspectives de détente et levée des sanctions suite aux récentes négociations de Lausanne, les Iraniens qui m'en ont parlé attendent de voir des améliorations concrètes avant de se réjouir. Ils espèrent très prudemment...

Omar Khayyam e nishapuri

Tombe d'Omar Khayyam

Dang Show : "Fill the blank", album Shiraz 40 saleh

Mausolée d'Omar Khayyam

C'est pour lui que je voulais visiter Nishapour. J'avais entendu parler d'Omar Khayyam pendant un cours optionnel d'histoire et philosophie des sciences quand j'étais jeune étudiante. Je n'avais à l'époque pas bien conscience que tous ces savants aux noms arabes étaient en fait majoritairement persans.

Je ne vais pas vous recopier sa biographie, mais Omar Khayyam (1048-1131) est l'auteur d'un traité sur la résolution des équations du 3ème degré, et un des experts à l'origine de la réforme du calendrier persan. Il a introduit les années bissextiles et en a calculé la fréquence avec une précision meilleure que celle du calendrier grégorien, introduit en Europe 5 siècles plus tard.

En Iran, il est plus connu pour ses quatrains, dont les plus hérétiques ont été classés "non authentiques" par les gardiens de la révolution islamique.


Quand l'arbre de ma vie, écroulé dans l'abîme,
Sera rongé, pourri, du pied jusqu'à la cime,
Lors, si de ma poussière on fait jamais un pot,
Qu'on l'emplisse de vin, afin qu'il se ranime.

Omar Khayyam, "Rubbayat". Traduction de Abdulghasem Etessamzadeh, Vincent Monti et Amir Hooshang Kavousi

Rubbayat et thé au safran

Mohamed Reza Shajarian & Ahmad Shamlou : "Man bi meye nab zistan natvanam"

Sur la tombe d'Omar Khayyam, mai 2015, mai 2015 Les Iraniens ont une grande estime pour leurs poètes classiques, et il n'est pas rare que les paroles de chansons connues soient des poèmes de Hafez, Saadi, Rumi, Khayyam ou autres. Le soir du Nouvel-An persan, à Norouz, une tradition encore bien vivante (je l'ai vu faire chez mes premiers hôtes à Shiraz l'an dernier) est d'ouvrir une page au hasard du recueil Divân de Hafez, et de méditer un instant sur le poème qu'on y lit. J'ai aussi vu des Iraniens arriver sur la tombe de Hafez ou de Khayyam pour y lire ou réciter un poème.

1 mai 2015

Kashan et le Dasht e Kavir

Kashan.Toits et badgirs vus du toit du hammam.

Kashan. Bagh-e Fin. Pour redescendre d'Abyaneh, Sharareh m'a déniché un véhicule : elle a reconnu sur la place du village une conductrice qui promène régulièrement des touristes dans la région. Et par chance elle était presque prête à partir, avec à bord Andrea, une touriste allemande qui veut visiter quelques sites que je n'avais pas vus l'an dernier, à Kashan ou à proximité. Nous partageons donc ce taxi toute la journée.

J'ai revu avec plaisir les jardins Bagh-e Fin, avec leur superbe petit parc irrigué par de petits canaux et des fontaines alimentés sans aucune pompe.

Homayoun Shajarian : "Eshgh az koja" (album Nasim-e vasl)

Hammam de Kashan.

Nous avons visité le hammam où Amir Kabir a été assassiné (je ne sais plus très bien qui était ce personnage, mais de nombreuses villes iraniennes ont un boulevard ou une place à son nom), et une des belles maisons historiques que je n'avais pas encore vues, la maison Borujerdi.

Une grande maison historique de Kashan. Je ne me souviens plus laquelle, elles sont toutes belles.

Plus que les multiples fioritures, ce qui m'impressionne dans ces grandes maisons traditionnelles, c'est le talent des architectes iraniens pour maintenir l'intérieur frais et aéré quand il fait chaud, voire très chaud, dehors.

Kashan. Encore une belle maison historique dans le cenre ancien.

Puis on s'est offert une petite virée dans le désert du Dasht-e Kavir.

Dasht-e Kavir entre Kashan et Marenjab

On a pu voir de près un petit troupeau de dromadaires près de Maranjab, et toutes seules comme des grandes, nous avons brillamment réussi à sortir la voiture (c'était pas une 4x4) du bout de piste où elle s'était ensablée.

Piste près de Maranjab. Au fond, lac salé sec et brume de chaleur

Puis retour en bus à Téhéran. Mes 2 hôtes tehéranis Ali et Delila ont été vraiment épatants : ils se sont arrangés pour que je puisse récupérer tout mon barda et ma nouvelle CB au même endroit... Ça tombe bien, puisque cette nouvelle CB, qui remplace celle piratée à Istanbul, me permettra d'attendre les 2 nouvelles CB qui vont remplacer celles qui étaient dans la pochette porte-monnaie que je me suis fait faucher à Téhéran. Il ne me restera plus qu'à trouver un distributeur qui marche à Ashkabad... si le Turkménistan m'autorise à passer par Ashkabad.

Maranjab. On écrit avec les doigts de pied dans le sable chaud, la guide en alphabet latin et moi en alphabet persan

28 avr. 2015

Petite escapade sans vélo

Abyaneh

Je me suis échappée de Téhéran en abandonnant mon vélo chez un de mes hôtes. J'ai fait en bus puis en savari un bout de route que j'avais faite à vélo l'an dernier, entre Kashan et Abyaneh.

Siavash Ghomayshi : "Goli Jan"

Abyaneh. En tenue traditionnelle sur le seuil d'une boutique J'ai revu en passant le grand centre de centrifugation d'uranium de Natanz, mais depuis un taxi sur l'autoroute 7, on voit beaucoup moins bien l'entrée du centre et les nombreuses batteries de lance-missiles sol-air qu' en passant à vélo sur l'ancienne route 665.

Autres différences induites par le mode de transport : j'ai dû payer un ticket d'entrée pour accéder au village d'Abyaneh, et surtout, cette fois je n'ai pas été contrôlée 4 fois en 20 km avec fouille au dernier point de contrôle.

L'an dernier, mon passage dans cette zone très sensible fut un grand moment de mon voyage. La police m'avait autorisée à passer là, mais le message était clair : sur cette route, pas d'arrêt, pas de GPS, pas de photo. J'avais donc sagement résisté à la tentation de prendre des photos-souvenir des batteries de lance-missiles, bien visibles, disséminées de part et d'autre de l'ancienne route, et j'ai bien fait : en sortie de zone, lors du dernier des 4 contrôles, un pasdaran (les pasdaran sont les corps d'élite de l'armée iranienne, sous contrôle direct du Guide suprême) m'avait fouillée et avait vérifié que je n'avais pas pris de photos, en visionnant non seulement ce qui était enregistré dans mon appareil-photo numérique, mais aussi le contenu de la carte-mémoire qu'il avait dénichée dans la pochette de ma petite réserve d'argent liquide...

Abyanei

Abyaneh est un pittoresque village de montagne aux façades en terre rouge, où les vieux du village portent une tenue traditionnelle particulière : robe aux couleurs vives et fichu à fleurs pour les femmes, larges pantalons pattes d'éléphant pour les hommes.

Boulangerie d'Abyaneh. Tandoor e nan.

J'ai rendu visite à Sharareh, que j'avais rencontrée l'an dernier. Sharareh et son mari Saeed ont décidé il y a 12 ans de quitter un appartement confortable dans les quartiers nord de Téhéran pour venir élever leurs 2 enfants à l'air pur, dans une vieille maison où il n'y avait initialement même pas l'eau courante.

Le village n'était pas seulement à l'abri de la pollution, il était aussi bien plus calme : les habitants ont toujours refusé, même pendant la période la plus dure de la Révolution Islamique, qu'un poste de police ou une caserne de "Gardiens de la Révolution" (les fameux pasdaran) s'installe à Abyaneh. Le frère de Sharareh, également révolté par la répression à l'égard des femmes et des manifestants, avait quant à lui émigré en Allemagne la même année.

Cour de la petite école d'Abyaneh. Une classe mixte, et les filles jouent au foot pendant la récré.

Sharareh et Saeed retourneront habiter Téhéran l'an prochain car leur aîné va entrer au collège. Sharareh constate avec regret qu'Abyaneh se vide progressivement. Le week-end il y a plus de touristes que d'habitants, et il n'y a plus que 19 enfants à l'école du village.

Leçon de calcul dans la petite école d'Abyaneh

23 avr. 2015

Alborz 4 et Caspienne bis

Rastak : "Sanin yadgarin" (album Miane Khorshidhaye Hamishe)

La végétation change vite en descendant vers la Caspienne La végétation dans la région du Mazandaran devient de plus en plus verte et épaisse à mesure qu'on s'approche de la Caspienne.

Température et hygrométrie varient beaucoup lors de ce parcours.

Mazandaran. Un peu en amont de Kyasar. En 2 ou 3 journées de vélo, on passe du désert à une forêt touffue et même aux rizières.

Mazandaran. Près de Sari (côte Caspienne)

L'Iran importe une bonne partie de son riz d'Inde, mais le riz des bords de la Caspienne, plus parfumé et plus fin, est très apprécié des gourmets iraniens, et des gourmets cyclotouristes aussi, bien sûr.

Approche de la côte Caspienne. Rizières peu avant Sari.

Damavand (5630m) vu de Téhéran, un matin sans smogg Entre l'effet de la Caspiennne et celui de l'altitude, j'ai souvent des écarts de 20 degrés au cours d'une même journée. Y compris avec un bel exemple d'inversion en descendant de Kyasar (1200m, 33°C à 11 h du matin) à Sari (bord de mer brumeux, 16°C deux heures plus tard).

Mon 4ème passage de la ligne de partage des eaux Caspienne / Golfe Persique, je l'ai fait dans un bus Sari - Téhéran, et en grande partie de nuit. Je n'ai donc pas vu de près le Damavand, point culminant de l'Iran, que j'avais aperçu depuis Téhéran un matin où l'air était plus clair que d'habitude.

Badab e Surt

Badab e Surt, arrivée en milieu d'après-midi

Mohsen Chavoshi : "Shirmarda", album Man khodeh aan sizdaham

Badab e Surt est un site produit par les dépôts d'une source d'eau gazeuse, tiède et ferrugineuse. C'est perdu en haut d'une vallée accessible par une piste non asphaltée, avec 2 km de "poussage" du vélo en fin de parcours. Mais ça vaut le coup de transpirer un peu pour voir ça.

Badab e Surt. Après-midi.

J'y suis restée presque une journée complète pour profiter des éclairages au coucher et au lever du soleil (oui, j'ai utilisé la fonction "alarme" de mon téléphone mobile).

Badab e Surt en début d'après-midi. Touristes iraniens.

J'espérais pouvoir profiter du site désert le soir pour faire ma toilette à l'eau gazeuse mais en fin de journée il y avait un petit vent frais, et surtout, j'avais des voisins.

Badab e Surt au petit matin.Détail.

Ali et Milad sont montés de Téhéran en 4x4, m'ont aimablement demandé si je n'étais pas gênée par le son de leur autoradio, et m'ont invitée à partager une soirée agrémentée par diverses substances illicites, dont une vodka à la framboise faite maison pas mauvaise du tout.

Badab e Surt. Tôt le matin.

Les loups du Mazandaran

Figurez-vous que les loups m'ont gâché un bivouac et que j'ai failli passer une nuit à un poste de police...

Trio Chemirani + O.de Suza : "Flamenco mar"

Vallée d'Orost, Alborz central.

En effet, 2 ou 3 petits cols après le bivouac précédent, je suis arrivée en fin d'après-midi à la bifurcation conduisant vers Badab e Surt, but de mon excursion. A ce carrefour, en entrée de village, la police a installé un barrage, et vu l'heure tardive, le flic de service ne veut pas me laisser m'engager sur la route transverse. Il s'efforce de m'expliquer que c'est dangereux de bivouaquer dans la montagne environnante à cause des loups. Je fais semblant de ne pas comprendre, bien que ce brave policier était très suggestif quand il mimait le loup. Mais le policier insiste : il arrête les voitures et en trouve assez rapidement une dont les passagers avaient appris l'anglais ; il leur demande de me traduire ce qu'il me disait.

Un village de la vallée d'Orost, province du Mazandaran

Me voilà bien embêtée : je ne crains pas les loups (quand bien même il y en aurait, il y a suffisamment de moutons en alpage pour subvenir à leurs besoins) mais je ne sais pas si je peux passer outre la consigne du policier pour aller bivouaquer dans la jolie vallée qui me fait envie.

Vallée d'Orost

Dans le doute, j'obtempère, et je monte ma tente dans l'abri en tôle désigné par le policier, entre la route et la caserne.

Mais à peine ai-je fini de gonfler mon matelas qu'un autre policier, plus jeune et parlant anglais, vient me dire que cet endroit n'est pas très agréable (là, je suis assez d'accord), et que je serais mieux dans la maison de la famille du mécanicien qui m'attend là avec sa camionnette.

Kordmir, petit village du Mazandaran

Je plie donc rapidement mon campement et Massi m'embarque jusqu'au hameau voisin Kordmir, où sa famille (sa mère, sa femme, sa fille de 3 ans, et ses 4 frères et sœur) m'accueille chaleureusement.

Le frère cadet de Massi.

La conversation est limitée : personne dans la famille ne parle vraiment anglais, mais Abolfazl, le frère cadet de mon hôte, sort un petit dictionnaire persan/anglais et on arrive à communiquer en combinant des mots-clé. C'est assez ludique.

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