Ardabil
Par Moi le 5 avr. 2015, 06h47 - Iran - Lien permanent
Les pauses se suivent mais ne se ressemblent pas. Il y a peu de touristes étrangers à Ardabil et généralement ils ne font que passer. J'y suis restée plus longtemps que "prévu", juste parce que j'étais tellement bien chez mes hôtes...
Je n'ai pas seulement été nourrie, logée, blanchie. Le frère et le beau-frère de mon hôte, que j'avais rencontrée pendant mon trajet en train Van-Tabriz, m'ont gratifiée d'un petit concert privé le soir de mon arrivée, et nous avons beaucoup discuté (ils parlaient bien anglais).
J'ai passé des moments inoubliables avec eux, chez eux, chez leurs parents, à la station thermale de Sareyn (sources chaudes, sauna, hammam...), et le long de la route d'Heyran, entre Ardabil et la Caspienne.
Ils m'ont demandé de ne pas les citer, et de ne pas publier (et même d'effacer ou de planquer) mes photos permettant de les identifier, car pour héberger des étrangers, il faut théoriquement faire une déclaration préalable à la police. C'est tellement contraire à la tradition d'hospitalité des Iraniens qu'absolument personne ne respecte cette règle, mais mes hôtes font partie d'une catégorie plus surveillée que la moyenne de la population. Un grand merci à mes bienfaiteurs "anonymes"...
Ils changeaient fréquemment de téléphone ou de carte SIM pour une partie de leurs communications. Je ne leur demandais pas pourquoi, je m'en doutais un peu. Avec une politesse toute persane, peu avant que je les quitte, mon hôte s'est excusée de paraître "un peu paranoïaque". Elle m'a expliqué qu'elle craignait d'être sur écoute, et que son oncle était en prison depuis peu. Simple prisonnier politique, ou accusé d'intelligence avec le Grand Satan, elle ne savait pas précisément.