Je suis arrivée à Tashkent hier soir, de nuit, en train, mais je n'ai plus assez de temps pour aller écouter un spectacle à l'opéra de Tashkent. Je dois sortir d'Ouzbékistan avant demain soir.
J'aurais bien aimé entrer au Tadjikistan en remontant la vallée de Zeravshan, mais hélas le poste frontière tout proche de Samarqand, sur la route de Pendjikent, est fermé. Dommage car le sud-est de l'Ouzbékistan est presque la seule région du pays avec de beaux paysages pas plats.
L'Ouzbékistan a fermé ce passage il y a plusieurs années, parce que le Tadjikistan a lancé un grand projet de construction de barrage hydroélectrique sur un important affluent de l'Amou Darya. La gestion de l'eau est un problème en Asie centrale. Et le découpage et l'étanchéité des frontières en est un autre...
Le 2ème poste frontière le plus proche, Bekabad, n'est ouvert que pour les résidents de le région. J'y avais été refoulée en 2012 et la situation n'a pas changé : j'ai croisé un cycliste britannique qui s'était fait refouler à Bekabad. Je devrai passer par le 3ème, Oybek/Buston. Mais la route la plus directe pour y aller depuis Samarqand empiète pendant quelques kilomètres sur le territoire tadjik avant Bekabad. Et là ce sont de vraies frontières.
Enfin, ni ma carte d'Asie Centrale, ni Google Maps, ni Yandex Karty, n'indique de pont sur le Syr-Darya entre le pont frontalier de Bekabad qui m'est interdit, et le poste frontière d'Oybek. Résultat : pour sortir du pays avant expiration de mon visa, la solution la plus rapide (en excluant de faire 200km en taxi) était de "remonter" vers le nord en train jusqu'à Tashkent, puis de rouler 100 km vers le sud.
La partie en train est faite. Pas pu prendre le train à grande vitesse Afrosyab (Samarqand-Tashkent en 2 h pour environ 360 km, et non 310 car il faut contourner un petit bout de Kazakhstan), les vélos n'y sont pas acceptés. Le train "normal" met 3h1/2, et est confortable même en classe ekonom (seulement 6 sièges par compartiment). C'était juste un peu étouffant, la clim etait réglée pas très fraîche.
C'est donc avec beaucoup de plaisir que, en arrivant à Tashkent, j'ai piqué une tête toute habillée (enfin, en bermuda et T-shirt) dans la petite piscine de l' Art Hostel, un petit hôtel russe sympa et confortable que Suzette, la cyclo-baroudeuse vaudoise, m'a recommandé. Pas cher : 18 $ la nuit en chambre partagée, mais avec piscine et petit déj' inclus. Ah que c'était bon !
J'ai fait un petit tour dans le centre de Tashkent. Une déception : le réglage des jets d'eau de la grande fontaine Mustaqilik maydoni (place de l'Indépendance) a été modifié, revu à la baisse. L'eau n'arrive plus jusqu'à l'allée piétonne où les promeneurs se faisaient copieusement doucher par temps chaud. Il y a donc moins de promeneurs à cet endroit, si animé et photogénique en 2012.
Mais il reste beaucoup de fontaines, souvent utilisées comme piscines par les jeunes.
Beaucoup de verdure le long des rues très larges bordées d'immeubles parfois monumentaux et comme neufs (la ville a été reconstruite après le dévastateur tremblement de terre de 1966). Les pelouses sont abondamment arrosées ici, pendant que le nord-est du pays est en voie de désertification.
De Tashkent à mon poste frontière, rien de spectaculaire mais route plutôt agréable. Y avait même un joli coin près du lac de barrage entre Toyteppe et Piskent, j'ai bivouaqué tranquillement un peu au sud, entre un village et de mini canaux d'irrigation.
Et 3 Ouzbeks joviaux (dont un Ouzbek kazakh) qui terminaient leur pique-nique au bord de la route m'ont offert un p'tit verre de vodka et un CD de musique ouzbèke, avant de se faire photographier à tour de rôle avec moi.
Rappels:
- comme hier et dans toutes (sauf erreur) les pages précédentes, quand il y a une "annexe" en bas de l'article, c'est un morceau de musique du pays.
- la fréquence des mises à jour du blog risque fort de diminuer significativement au Tadjikistan.