Cartes SIM, internet, colis postaux
Le téléphone mobile s'est répandu très rapidement même (ou surtout) dans des régions ou pays où le réseau filaire était incomplet. Et même dans des pays lointains, on peut au besoin renvoyer ou se faire envoyer des colis, ordinaires ou express.
Cartes SIM, généralités
En Iran et en Asie centrale, acheter une carte SIM n'est pas seulement intéressant pour réduire la facture SMS et appels locaux + internet. Cela permet aussi de se faire appeler par des autochtones qui n'appelleront pas un numéro français, soit parce que leur abonnement ou forfait ne leur permet pas, soit parce que ce serait cher pour eux. Par exemple, en 2015, le salaire d'un cantonnier tadjik de base était seulement 100 € par mois : ils s'en tirent avec le logement de fonction, mais c'est peu.
J'avais quand même conservé ma carte SIM française pour les communications avec la France. Plutôt qu'un smartphone à 2 cartes SIM, pour avoir plus d'autonomie, j'avais 2 téléphones, un basique et robuste, et un smartphone. Compte tenu des tarifs dans ces pays et en France, il vaut mieux utiliser la carte SIM française uniquement pour les communications (SMS ou appels vocaux) avec la France, et la carte SIM locale pour tout le reste.
J'avais aussi emporté, en secours pour les étendues quasi désertiques que j'allais traverser seule, un adaptateur Thuraya qui transforme temporairement un smartphone en téléphone satellite (attention aux conditions de compatibilité, selon votre smartphone et son OS). Je ne m'en suis servi qu'une fois pour récupérer en route les coordonnées GPS du cratère de Darvaza, mais en cas de gros pépin, ça aurait pu dépanner. Encore que, faut pas trop compter sur un équivalent du SAMU dans un recoin reculé du Pamir...
Cartes SIM en Iran
Acheter une carte SIM prépayée en Iran est facile, à part qu'il y a une procédure d'enregistrement que tous les points de vente ne font pas.
Les points de vente équipés pour l'enregistrement ont un fax et une photocopieuse. Ces engins servent à éditer le formulaire d'enregistrement + photocopier votre passeport, et à demander puis recevoir l'autorisation d'activation de la carte. Les bureaux de poste peuvent aussi faire cette démarche et vendent des cartes Irancell (bonne couverture géographique).
Il faut présenter son passeport pour l'enregistrement. Le commerçant, ou l'agent à la poste, ou au besoin un autre client, vous aideront à remplir le formulaire, uniquement disponible en persan. Ensuite l'activation de la carte peut prendre quelques heures, mais vous n'attendrez pas à la boutique et normalement vous n'aurez pas besoin d'y repasser. Les cartes pré-payées valables seulement à l'intérieur de l'Iran ne nécessitent pas d'avoir une adresse en Iran, il suffit de donner nom et adresse d'un hôtel (on ne m'a pas demandé de justificatif).
Les cartes SIM iraniennes, même bon marché, permettent en général de transmettre des données en 3G ou 4G pour accéder à internet. C'est souvent lent mais ça dépanne quand le wifi n'est pas accessible. NB : la majorité de mes hôtes en Iran avaient une boîte qui faisait télé satellite + relais wifi.
Mes hôtes à Orumieh m'ont incitée à installer une application gratuite pour pouvoir échanger des messages téléphoniques via le wifi (les applis du type Viber, What'sApp ou Telegram, et les VPN, sont très populaires en Iran). Théoriquement on peut aussi passer des appels vocaux gratuits via le wifi par ce biais, mais la bande passante wifi en Iran est souvent insuffisante pour cette utilisation : c'est nettement plus pratique et plus confortable d'avoir une carte SIM iranienne.
Internet en Iran
Dans les grandes villes d'Iran, on trouve facilement des connections wifi (pas toujours bien rapides....) et des cafe-net. Pour les repérer plus facilement vous avez intérêt à noter comment on dessine ''cafe-net'' en alphabet persan :
کافی نت
On vous demandera parfois votre passeport avant de vous connecter.
Voir la rubrique VPN, messageries et géolocalisation pour + de détails sur les façons de contourner les filtres et d'éviter la récupération de données personnelles.
Ceci dit, il est probable que dans les années à venir, les smartphones, de plus en plus répandus, finiront par remplacer les cafe-net.
Cartes SIM et internet en Ouzbékistan
Un certain nombre de boutiques ne vendent de carte SIM qu'aux titulaires de passeports ouzbeks, ou éventuellement aux étrangers résidant en Ouzbekistan (passeport + enregistrement). C'est le résultat d'une attitude frileuse des gérants de boutique : ils ne savent pas très bien si c'est autorisé de vendre une carte SIM aux étrangers, alors dans le doute ils font comme si c'était interdit.
Mais en fait, rien n'interdit d'acheter une carte SIM prépayée ouzbek quand on est simple touriste en Ouzbékistan. Il faut donc insister un peu ou tenter sa chance dans plusieurs boutiques.
Les cartes SIM sont généralement vendues avec un forfait global appels vocaux + SMS + internet, et ça ne revient pas cher. Internet est filtré mais moins qu'en Iran, avec comme conséquence que le débit est généralement un peu plus rapide.
Cartes SIM et internet au Tadjikistan
Comme en Ouzbékistan, certaines boutiques refusent de vendre une carte SIM aux étrangers non enregistrés, alors que cet enregistrement n'est plus nécessaire pour les titulaires d'un visa de tourisme (séjours de moins de 45 jours). En cas de refus, insister un peu, poliment, ou tenter sa chance dans une autre boutique pour acheter sa carte SIM prépayée. Moi j'avais un visa bizness 3 mois, donc j'ai dû passer d'abord à l'OVIR, puis présenter ma fiche d'enregistrement en plus du passeport pour acheter ma carte SIM.
Les 2 opérateurs Megafon et T-Cell ont une assez bonne couverture géographique, les autres vous pouvez oublier si vous allez dans les régions montagneuses (soit 93% du territoire tadjik). Mais il reste quand même de vastes zones sans signal GSM. Certains petits villages, notamment dans le Pamir (Bulunkul par exemple), ne sont pas couverts. D'autres captent seulement Megafon, ou seulement T-Cell.
Les cartes SIM permettent d'accéder à internet, du moins, si on souscrit la bonne formule d'abonnement (c'est plus ou moins compliqué selon les opérateurs). Mais le débit est souvent faible ou haché. En-dehors des grandes villes, la majorité des homestay et petits hôtels n'ont pas de wifi. Je n'ai vu aucun internet-cafe dans le Pamir en-dehors de Khorog et Murgab et celui de Murgab ne marchait plus (juillet-août 2015).
Cartes SIM et internet au Kyrgyzstan
Là, ça a l'air plus simple. On ne m'a même pas demandé mon passeport pour me vendre une carte SIM, et j'ai pu en acheter une dans un petit magasin de village, à Sary Tash.
Je l'ai peu utilisée, car je n'ai passé qu'une semaine au Kyrgyzstan, et c'était une SIM et non une micro-SIM, et je l'ai mise dans mon vieux mobile sans internet.
Réseau sous bonne garde au Turkménistan
Comme je n'y passais que 5 jours, et que tout est verrouillé dans ce pays, je n'ai même pas essayé d'acheter de carte SIM. C'est sûrement très contrôlé : le Turkménistan est un pays où le taux d'équipement des ménages en accès internet est très faible, et le taux d'équipement des services de l'Etat en matériel d'écoute et filtrage est au contraire excellent.
Le seul accès wifi que j'ai pu utiliser était fourni gracieusement par l'hôtel 5* sur le parking duquel j'ai squatté à Ashkabad avec la famille untouracinq , mais en heure de pointe du soir, la bande passante était saturée. Sur la route Ashkabad - Konye Urgentch, la couverture GSM est inexistante dans le désert, sauf à proximité immédiate des principaux bleds habités. En clair : sur environ 400 km, on ne capte le réseau qu'à Bakhordak et Yerbent, à respectivement 95 et 165 km au nord d'Ashkabad.
Colis postaux : fiabilité et délais
Je ne prétends évidemment pas qu'une statistique sur une vingtaine d'envois soit fiable, mais la voici à titre indicatif.
Entre les babioles et les affaires perso dont je n'avais plus besoin, j'ai expédié en tout 14 colis postaux non express pendant mes 2 voyages en 2014 et 2015 : 7 d'Iran , 2 d'Ouzbékistan, 3 du Tadjikistan, plus 2 tapis d'Iran postés directement par le marchand. Les formalités prennent parfois du temps, et il faut trouver quels bureaux de poste gèrent les envois internationaux (seulement les bureaux avec présence d'un agent des douanes sont habilités à le faire).
Tous mes colis sont arrivés à destination en France, dans des délais de 3 à 5 semaines, sans dommage à l'exception d'un CD audio fendu. Seuls petits soucis : des flacons d'essence de rose à Kashan, et mon antivol vélo à Dushanbe, ont été refusés lors du contrôle de sécurité. Les kitchaks ont aussi été refusés à la poste de Nukus à cause de leurs petits clous, mais la poste de Boukhara a bien voulu les expédier.
Autres pays : en 2016, j'ai renvoyé 3 colis d'environ 4 kilos par la Poste russe depuis Irkoutsk. Les 2 premiers sont arrivés en environ 3 semaines. Pas de bol, le dernier, le seul qui contenait une denrée périssable (du filet d'omul), est resté coincé près d'un mois dans un aéroport de Moscou, et est arrivé à destination en 2 mois...
Je me suis parfois expédié des colis en poste restante. En Macédoine en 2010, j'ai reçu ma cartouche de gaz au bureau de poste central de Skopje après 3 semaines, la veille de mon retour en France... En Géorgie en 2011, ça n'a pas été un franc succès. Sur les 2 colis, 1 a été perdu, et l'autre est arrivé à Tbilissi après 2 mois, n'a donc bien sûr pas été réclamé (j'étais déjà rentrée en France) et est revenu à son point de départ après 4 mois !
Messagerie express
J'ai quelquefois eu recours à une messagerie express :
- 3 envois Chronopost à destination de l'Iran entre 2015 et 2017 : le délai était à chaque fois de 5 ou 6 jours dont un week-end, de la banlieue française de Genève à Téhéran, via Paris et Dubaï.
- 1 envoi DHL à destination du Kyrgyzstan en 2013 : colis d'environ 900 g acheminé en 3-4 jours sur semaine, de l'aéroport de Genève au bureau DHL de Bishkek, en passant par Londres et Almaty. Mais j'ai un ami qui avait attendu 15 jours son colis DHL dans le Turkestan chinois, à Kashgar. Apparemment, dans son cas le retard était dû aux douanes chinoises.
Publié le 19 mar. 2015 par Moi