Khiva, citadelle Itchon kala

Sato : "Soginch", album Kongil

Khiva. Itchon kala vue du bastion Konya kala.

Dans la citadelle, il y a pas mal de touristes à partir de 9-10h du matin.

Khiva. Le minaret Djouma (mosquée  du Vendredi)

Mais il reste des habitations et des Ouzbeks. En écoutant le guide d'un groupe francophone, j'ai appris qu'il y a 3000 habitants ouzbeks dans la citadelle. Le centre ancien est calme, en grande partie piétonnier.

Khiva. Place entre Konya kala et musee d'histoire

Khiva était la capitale d'un khanat prospère au 'zième et 'tième siècle, après l'époque des invasions mongoles. Plusieurs vizirs et khans y ont fait bâtir des résidences, mosquées et madarsas (école coranique), et divers édifices pour leur administration. Ils ne lésinaient pas sur les céramiques bleues et turquoise. Avec les briques ocre clair, c'est très joli.

Khiva. Le minaret inachevé Kalta minor

Même les innombrables échopes de souvenirs ont fait un petit effort pour être elles aussi photogéniques : les parasols sont presque tous en tissu aux motifs colorés typiques des robes traditionnelles du pays.

Khiva. Une des madarsas du centre ancien.

La densité de bâtiments historiques et photogéniques, souvent bien restaurés, est telle que pendant 3 jours, mon vélo est resté dans la mignonne cour intérieure de mon B&B, chez Ganijon Afandi.

B&B Ganijon Afandi. Khiva.

Et même si ces bâtiments se ressemblent un peu, on ne se lasse pas d'admirer des tas de variantes. Par exemple, quand il y a une série de colonnes en bois sculpté dans un iwan (un genre de préau), la tradition exige qu' il n'y en ait pas deux identiques.

Khiva. Le minaret Eslam Khodja

Une proportion non négligeable des habitants de Khiva vivent du tourisme. J'ai fini par dire aux vendeurs que je n'avais plus un rond parce que le seul bankomat de Khiva était en panne. Ce bizness touristique attire dans le Khorezm des artisans ou commerçants d'autres régions moins prospères.

Dans mon petit B&B Ganijon Afandi, deux autres pensionnaires venaient vendre à Khiva des broderies traditionnelles "suzanis" soie sur coton, ou des poupées en bois et tissu.

Après le petit-déj, Dilnoza a commencé à discuter avec moi, avec le peu de russe et d'anglais qu'elle avait appris. Dilnoza est ouzbeke mais sa famille maternelle est tadjike. Sa mère Sahodat est passée maître dans l'art de la broderie suzanie, forme des dizaines de jeunes dans son atelier à Shakhrisabz et a voyagé en Europe pour vendre une partie de sa production. Elle charge sa fille Dilnoza de vendre une autre partie du stock dans le Khorezm, il n'y a pas assez de touristes dans sa région le Surkhandarya pour faire de bonnes affaires.

Dilnoza n'aime pas ce job mais elle n'a pas vraiment le choix. Comme sa sœur et de nombreuses jeunes filles des régions rurales et pas touristiques du sud-est de l'Ouzbekistan et du nord du Tadjikistan, elle a été mariée très jeune, à 16 ans. Les familles décident de caser leurs enfants, comme des marchandises ou des moutons, "comme au bazar". Le mari de Dilnoza, qui travaille en Russie, n'a pas voulu lui laisser le temps de faire des études. Elle aimerait pourtant bien améliorer son anglais et son russe, et apprendre le persan, que sa grand-mère parlait couramment.

Dilnoza à Khiva

A 24 ans, Dilnoza a 2 enfants de 7 et 2 ans, mais elle ne veut pas de famille nombreuse comme il y en a tant dans sa région. Elle a tenu a m'offrir un des petits sacs brodés de sa cargaison avant d'aller vendre le reste.

Je l'ai revue en fin de journée, elle était plutôt contente d'avoir tout vendu à bon prix. Elle prendra demain un bus pour rentrer à Shakhrisabz (4 h de route).

Et moi j'irai à Urgentch prendre un train pour Navoiy et Boukhara, plutôt que de me farcir 430 km plats et quasi-désertiques sur la route A380.

Annexes

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