Khoda negahdar
Par Moi le 8 mai 2015, 08h09 - Iran - Lien permanent
Voila, je suis dans un cafe-net à Quchan (donc clavier persan/qwerty sans lettres accentuees) : c'est la fin du tronçon Iran de mon voyage. Je passerai la frontiere a Bajgiran tot demain matin, pour ne pas perdre de temps sur mes 5 jours de visa turkmene.
Je repars une nouvelle fois d'Iran avec l'envie d'y revenir, et peut-etre de repasser voir quelques-uns de mes hotes, dont certains sont de veritables amis. Et qui sait, peut-etre un jour aurai-je le plaisir d'accueillir certains d'entre eux en France...
Le morceau de musique en annexe (ou ci-dessus), c'est un de ceux qu'Ahmad, un de mes premiers hotes pres de Shiraz l'an dernier, m'avait copies sur mon petit baladeur mp3. C'etait le premier morceau que j'avais ecoute en roulant sur les hauts plateaux semi-desertiques, entre Tashk et Kerman. Merci pour ce petit cadeau que j'ai beaucoup apprecie. Et merci a tous mes hotes iraniens.
Je ne suis pas prete d'oublier ma rencontre avec Ahmad : il m'avait doublee en voiture et s'etait arrete pour me saluer. Apres quelques minutes de discussion au bord de cette route tranquille, Ahmad et sa femme Hodjat m'ont invitee chez eux. Mais ils habitaient a une trentaine de kilometres. J'ai remercie Ahmad, mais je lui ai dit qu'avec mon velo charge comme une mule, je n'allais pas vite, et je ne pourrai pas arriver a Abadeh Tashk avant la nuit. Ahmad m'a alors propose de m'emmener, moi et mon velo, dans sa petite Peugeot 205. C'etait tentant, mais j'avais tres envie de profiter encore un peu de cette magnifique journee pour longer le lac sale (avec du sel, pas crade...) a velo. Alors j'ai de nouveau decline son invitation en disant je passerai le lendemain dans son village. Ce que je ne savais pas encore, c'est qu'Ahmad n'etait dans ce village que pour le week-end, en visite chez ses cousins. Alors, il m'a propose une meilleure solution : il allait emporter mes sacoches pour que je puisse a la fois profiter de cette belle fin d'apres-midi, et rouler un peu plus vite pour le rejoindre avant la nuit. Nous avons echange nos numeros de telephone, et voila comment j'ai confie mes 4 sacoches Ortlieb a un automobiliste inconnu !
Cette annee, quand j'ai envoye un SMS a Ahmad le jour du Nouvel-An persan, j'ai ete touchee par sa reponse : lui aussi se souvenait tres bien de notre rencontre, et il s'etait mis au velo.
J'emporte en sortant d'Iran le souvenir de mes rencontres avec Marjan, Mehdi, Ehsan, Tayebeh et Sayedeh, Saeed-Djafar, Ahmad et Hodjat, Hussein, Moshtabad et sa mere, Ashgar, Mohamad et Zahra, Mohsen, Akbar, Ali, Farkhad, Rafael, Delila, Shorareh et Saeed, Daoud, Abdollah et Minoo, Farid, Shadi, Parvin, Zaher, Reza, Nassir, Amir, Pouya, Haldi, Ashkar et Parisa, Fariba, Farzaneh, Keyvan, Aram et Massoud, Azar, Pedar, Ali, Milad, Massi, Abolfazl et sa sœur cadette, Farnoush, Ali, Samira, Arash ; et d'autres dont je n'ai pas retenu le prenom, mais dont je me souviens bien : le motocycliste afghan et le jeune vendeur de boissons a Sirjan, le berger qui m'a demande de l'eau avant Neyriz, le gerant de l'internet-cafe le plus proche de l'hotel Akavan a Kerman, ma voisine passagere dans le train de nuit Kerman - Yazd, le marchand de tapis zoroastrien et le jeune guide a Yazd, le conducteur de taxi et le marchand de marquetterie a Ispahan, le paysan qui m'a invitee a souper avant que je bivouaque entre sa petite ferme et sa mare aux canards, la famille kurde de Shaabyeh, les proches des maries a Hajj Mamzan, la femme medecin a l'hotel de Sarab, le motard talysh a Punel, le mecano de Quchan qui fetait en famille la premiere dent de se fille cadette...
Cette enumeration ne vous apporte surement pas grand chose, mais elle a beaucoup de valeur pour moi.