15 avr. 2015

Etapes 2 et 3 : visa ouzbek

Un peu de musique classique iranienne pour rester zen : cf "Annexe" ou cliquer ci-dessous.

Homayoun Shajarian: "Simorgh va Zaal"

Pour les voyageurs non chapeautés par une agence, le consulat ouzbek de Téhéran exige une lettre de recommandation du consulat de notre pays d'origine. Après un premier contact par mel, je suis donc passée à la célèbre rue Nofel Loshato où se trouve le consulat de France.

Tchaï et thé

Nofel Loshato, c'est Neauphle le Château, là où habitait l'ayatollah Khomeyni avant que la France lui offre son vol retour pour l'Iran (sont pas rancuniers, mes hôtes iraniens...)

Notre chère administration m'a accueillie poliment mais m'a fait poireauter 48 h parce que mon passeport était en attente chez la police iranienne. Et quand je suis repassée le surlendemain avec mon passeport et sa prolongation de visa iranien toute fraîche, ils m'ont remis la fameuse lettre cachetée sans même regarder mon passeport. Je suppose qu'ils voulaient juste tester si je suis bien élevée...

Tchaï et sucre caramélisé

Entre temps j'avais réussi à imprimer la demande de visa ouzbek à récupérer sur le web evisa.mfa.uz , que j'ai déposée le lendemain matin dès l'ouverture. La dame à l'accueil était aimable, et elle a bien voulu que je lui fourgue 2 photos d'identité avec hijab-photoshop. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais d'après elle, "it does not matter" alors autant écouler le stock ici...

Tchaï et soucoupe

Comme ce n'est ouvert que de 9 h à 11 h et qu'il y a parfois des agents de voyage qui se pointent avec un sac plein de passeports et des dizaines de demandes de visa, mieux vaut arriver tôt. La file d'attente s'auto-organise : le premier Iranien qui arrive glisse une feuille de papier sur le portail et y inscrit son nom + numéro 1. Les suivants s'inscrivent à la suite. Et quand le consulat appelle "au suivant" (en persan), on entre chacun à notre tour sans bousculade.

Je suis aussi passée au consulat turkmène pour récupérer les formulaires de demande de visa. Pour la première fois depuis le début de ces longues vacances, mon interlocuteur m'a répondu en russe quand j'ai listé les langues dans lesquelles on pouvait me parler.

Tchaï et qalyan

Comme vous voyez, les photos n'ont aucun rapport avec le texte. Je meuble, car on n'a pas le droit de prendre de photos des consulats ou autres services de police. Et pendant mes temps morts, je consomme pas mal de thé. Pour info, le thé servi à côté de la soucoupe, c'est normal ici : la soucoupe sert à refroidir le thé. Si on le trouve trop chaud, on verse de la tasse dans la soucoupe et on boit la soucoupe. Et y a pas de cuillère, on prend un sucre dans la bouche et il se dissout au passage du thé.

Déplacements à Téhéran

Chaartaar : "Baaraan toee"

Avenue dans le nord-ouest de Téhéran.

A l'heure où j'écris cette page, je n'ai pas encore essayé de circuler à vélo dans Téhéran + proche banlieue. Je ne sais pas si je tenterai d'aller à la gare à vélo demain... J'ai circulé en taxi, en voiture (avec mon hôte), en métro, et un peu à pied. Je transférerai 2-3 photos la prochaine fois que je pourrai copier ma carte mémoire SD.

Métro

Prendre le métro à Téhéran, c'est pas facile au début. Les guichets qui vendent les tickets n'ont pas de plan du métro. J'en ai mendié un auprès d'un bureau voisin mais celui qu'on m'a donné était tellement peu lisible (police de caractéres taille 5 je pense, et tout n'était pas transcrit en alphabet latin), et périmé et incomplet (il manquait une bonne moitié des stations, dont celle où j'étais et celle où je voulais aller...) que je l'ai poubellisé dès que j'ai aperçu un plan plus à jour dans un couloir plus loin dans la station. On était 4 à faire la queue devant ce poster pour le photographier.

Enfin, au détour d'un couloir, un plan du métro de Téhéran !

Une fois trouvé le bon quai, j'ai hésité puis fini par comprendre après la correspondance suivante. Dans le métro, contrairement aux bus urbains, il n'y a pas de ségrégation complète hommes/femmes. Dans les bus urbains, hommes devant et femmes derrière.

Station de métro à Téhéran

Dans une rame de métro, toutes les voitures sont mixtes sauf celle(s) marquée(s) Women only. Les voitures mixtes sont quand même majoritairement occupées par des mecs. Je vous laisse deviner dans quelle voiture les petits vendeurs ambulants vendent quoi : rasoirs Gilette, vernis à ongles, rouge à lèvres, tournevis...

Pour une femme, l'avantage d'aller dans une voiture mixte (outre qu'on peut acheter des tournevis), c'est qu'on peut profiter de la galanterie des messieurs iraniens pour avoir une place assise. Pour repérer où seront les voitures mixtes ou women only, pas besoin de déchiffrer le persan : il suffit de regarder sur le quai où sont les passagers mâles ou les passagères en tchador noir.

Taxi

J'ai aussi circulé en taxi car la densité de stations de métro n'est pas très élevée et les plans du réseau de bus que j'ai vus sur quelques abribus (pas tous, loin de là ! ) n'étaient pas assez lisibles pour moi.

Place Tajrish et station de taxi

On peut demander "dar baste" (littéralement "porte fermée") ou "savari" (taxi partagé sur un itinéraire prédéfini). Un taxi dar baste ne s'arrêtera pas en chemin pour prendre d'autres passagers ; l'option savari est très couramment pratiquée. Si la probabilité de trouver d'autres passagers en chemin est faible, le savari attend à la station et part quand il est plein. On attend rarement longtemps, et si on s'impatiente on peut accélèrer le processus en payant une place vide en plus de la sienne.

Il n'y a pas que de jeunes Iraniennes qui ont les cheveux au vent. Téhéran, place Tajrish.

Les courses ne sont pas chères (typiquement 4-5 € pour 3/4 d'heure de trajet dar baste) , donc les chauffeurs de taxi pas très riches. En général ils n'ont pas de GPS, et connaissent bien un secteur mais pas tout Téhéran. Pour arriver à destination, soit le passager guide le chauffeur (j'avais une copie de plan du quartier des consulats ouzbek et turkmène dans mon smartphone, ça a bien servi), soit le chauffeur demande le chemin aux passants, ou à d'autres conducteurs — y compris au milieu d'un carrefour à fort trafic.

Voies express de Téhéran.

Voiture

Le centre de Téhéran est interdit aux voitures particulières dépourvues d'une vignette réservée aux "personnes autorisées" (résidents du centre, taxis, véhicules de service...). Mais globalement, il y a beaucoup de voitures, dont un pourcentage relativement élevé de Peugeots produites par Iran Khodro. En heure de pointe ça bouchonne un peu partout.

Mon hôte avait un bon autoradio et plein de musique pop iranienne pour patienter dans les embouteillages.

Googoosh : "Sahel o darya" en concert (hors Iran...)

Joueur de santour sur un trottoir de Téhéran.

Mohsen Chavoshi : "Man ba to khosham", album Santouri

Le code de la route est théoriquement à peu près comme chez nous, mais est appliqué "à l'orientale". Là où il y a 3 voies, il y a la place pour 4 plus un stationnement en 5ème file.

Dans les carrefours, tout le monde se faufile par le moindre espace libre, mais quand ça coince vraiment, on se fait des politesses. Le klaxon est largement utilisé, mais il est de bon ton de s'excuser par un petit geste ou sourire après avoir klaxonné.

À pied

Les trottoirs sont de hauteur et largeur très variables ; les caniveaux sont larges et profonds. En outre, les piétons sont désavantagés par le fait qu'ils n'ont pas de klaxon. Mais ils se faufilent tout autant que les automobilistes pour traverser les rues, en général sans courir, en regardant droit dans les yeux les conducteurs dont il faut couper la trajectoire.

Téhéran. Une rue des quartiers nord en fin d'après-midi.

13 avr. 2015

Etape 1 : prolongation du visa iranien

Darband, un quartier touristique au nord de Téhéran Tous les services auxquels j'ai affaire sont ouverts seulement le matin, et sont dispersés dans Téhéran, une ville où on perd pas mal de temps en transports. Et ils ne sont pas toujours très proches d'une station de métro. Je dois donc enchaîner les étapes l'une après l'autre, matin après matin, en attendant que l'administration N me rende mon passeport avec un tampon supplémentaire, pour le déposer à l'administration N+1. L'après-midi je peux buller, faire du tourisme et pondre des pages de blog.

Hijab normal Pour la première étape, la prolongation du visa iranien, mon hôte Delila m'a bien aidée. Elle m'a conduite au Ministére des Affaires Etrangéres qui nous a envoyées à la mauvaise adresse, puis à la bonne (voir mise à jour dans la page "Visas et permis : adresses"). Delila m'a menée rapidement au bon bureau puis aux bons guichets, dont le gars sur le trottoir qui vend 350 000 rials les coupons-reçus de 300 000 rials de la Melli Bank (soit 1,4€ de commission pour nous éviter de courir jusqu'à la banque je ne sais où), et le très folklorique guichet "photoshop".

En effet, à Téhéran, le chef du service exige des photos d'identité avec hijab pour les femmes. Mais pas de souci : à l'entrée de la salle d'attente, une fonctionnaire passe son temps à copier-coller des capuches-photoshop sur les photos d'identité normales avec son ordi + scanner, et les imprime pour la modique somme de 90 000 rials (2,6€) les 6 photos islamiquement correctes.

Hijab-Photoshop. Demain j'ajoute le bas !, avr. 2015

C'est nettement moins sexy que les écharpes élégamment portées aussi en arrière que possible qu'on voit dans les rues... Mais c'est rigolo. Ce qui est moins drôle, c'est qu'ils gardent mon passeport 48 h pour traiter mon dossier, alors que j'en ai besoin pour la suite (retrait de la lettre du consulat de France pour le consulat d'Ouzbékistan).

Elegante citadine iranienne

Ey Iran

A Darband, site touristique de la banlieue nord de Téhéran Ce chant patriotique "Ey Iran", très populaire en Iran et dans la diaspora iranienne, aurait pu devenir l'hymne national iranien après la chute du Shah, mais les ayatollahs en ont décidé autrement.




En voici une version rajeunie par un groupe italo-iranien (cliquer sur l'annexe si ça ne marche pas ci-dessous).



Dia & Imaan Faith : "Ey Iran"

... et une autre version que j'aime bien aussi, proposée par un des artistes que mon hôte Delila m'a fait découvrir : Ali Zand Vakili, qui interprète ce tube avec Mohammad Zand Vakili et un orchestre traditionnel iranien.

Zand Band : "Ey Iran"

Les variations s'inspirent du folklore de différentes régions d'Iran.

Les photos-souvenir au smartphone sont très populaires en Iran.

11 avr. 2015

Arrivée à Téhéran

Siavash Ghomayshi : "Tehran"

Téhéran. Voies express vues du parc Ob-e Atash

Pour éviter les voies express monstrueuses (enfin, pour un vélo) de Téhéran, j'ai pris un bus à Karaj, à une quarantaine de km de Téhéran ; puis un taxi du terminal Azadi jusqu'à l'immeuble de mon hôte, une Iranienne que j'avais rencontrée à Abyaneh l'an dernier.

Téhéran Elahyeh

C'était en fait un autocar longue distance dont une partie des passagers sont descendus à Karaj ; le conducteur m'a proposé de prendre gratuitement une des places libres. Mais à mi-chemin, sur l'autoroute 2x5 voies, le bus est tombé en panne. Les passagers sans vélo ont tous fini leur trajet en stop pendant que le chauffeur et son assistant changeaient la courroie.

Téheran. Bagh Ob e atash

Pour entrer dans Téhéran, j'avais donc le bus "VIP" Peyman Iran, son chauffeur Reza et son assistant Hamid pour moi toute seule. Ils m'ont servi le thé à bord et ont discuté le prix du taxi pour moi à l'arrivée.

Quartiers nord de Téhéran. La montagne toute proche est encore enneigée.

Téhéran n'est que la dernière des capitales d'Iran, après Persepolis, Suse, Hamedan, Shiraz, Tabriz, Ispahan, Mashhad, Nishapur, Ardabil et j'en oublie sûrement. Mais c'est devenu une ville énorme sillonnée par des voies express. J'abandonnerai mon vélo dans le garage de mon hôte. Et moi, je crèche au 6ème étage d'une tour assez chic dans les quartiers nord.

Au menu des jours qui viennent : corvées administratives. Je dois prolonger mon visa iranien (le temps passe vite en voyage...), puis obtenir mes visas ouzbek et turkmène.

10 avr. 2015

Alborz central

Ensemble Rastak : "Lare" (chant mazandarani)

La route Chalus - Téhéran est une très belle route, mais ce n'est pas tout-à-fait un paradis pour cyclotouristes.

Marzanabad, dernier village avant les gorges de Chalus

Coin à pique-nique vers Marzan Abad

Il y a pas mal de circulation, et très peu de coins propices au bivouac en amont de Marzanabad, où malgré ma faible vitesse et mon départ pas très matinal, je suis arrivée trop tôt pour bivouaquer dans les prairies boisées.

A la sortie de Marzanabad

Plus haut dans les gorges, les seuls coins possibles pour camper étaient les terrasses de bistrots ou les parvis de mosquée au bord de la route.

Route Chalus-Teheran, bivouac typique

Pas génial, mais au moins j'avais des WC avec douchette (ah, ça, ça va me manquer en Asie centrale).

Alborz central. Route Chalus - Téhéran

La route serpente longuement (+2600m de dénivelé) dans des gorges ou vallées encaissées. Le changement de végétation et de climat est moins marqué et plus progressif dans la province du Mazandaran qu'entre les provinces d'Ardabil et Gilan.

Vue sur les gorges de Chalus et le lac de barrage inférieur

Il y a un tronçon un peu spectaculaire en début de descente versant sud, avec une route à flanc de falaise et quelques pare-avalanches, mais peu de place pour s'arrêter, et surtout, j'étais en train de savourer cette belle descente sans trop user mes freins, alors je n'ai pas de photos de ce tronçon...

Alborz, descente sur Téhéran

Et j'ai eu beaucoup de chance : 4 jours sans pluie depuis ma descente froide et humide côté Gilan ! L'orage a gentiment attendu mon arrivée à Téhéran.

7 avr. 2015

Darya ye Khazar

Darya, c'est la mer. Darya ye Khazar est le nom persan de la Caspienne. Darya ye Khazar

Les géologues considèrent que la Caspienne est une ancienne mer devenue lac ; son statut juridique est contesté par certains Etats riverains (je ne sais plus lesquels, parmi Iran, Azerbaidjan, Russie, Kazakhstan et Turkmenistan).

Mer Caspienne, Chalous. Pêcheur relevant ses filets

Ce statut de mer ou de lac change, entre autres, les règles de répartition des eaux territoriales, et donc des gisements de pétrole en sous-sol.

Côte Caspienne

On m'avait prévenue que la côte est plate et bétonnée quasiment tout le long.

Centre-ville de Rasht entre 2 averses

J'ai donc préféré faire ce tronçon Rasht-Chalus en bus, sans regret, même si les Iraniens ont un peu de mal à comprendre que les cyclo-voyageurs zappent ces tronçons touristiques et font à vélo les tronçons "trop durs". Parce qu'après Rasht-Chalus, je vais devoir franchir de nouveau la barrière de l'Alborz, avec 2600m de montée côté humide.

Bus Rasht-Chalous

Googoosh : "Ki midoone chi pish miad"

Googoosh dans les années 70 Dans le bus, le chauffeur avait mis des chansons de Googoosh, une star avant la Révolution islamique (cliquer ci-dessus ou essayer de lire le fichier en annexe). Depuis l'arrivée au pouvoir des ayatollahs, après une longue retraite forcée, elle a fini par s'exiler et faire carrière à l'étranger. Elle est restée très populaire en Iran, et bien sûr dans la diaspora iranienne.

Mon hôte motard talysh

En franchissant la crête ouest de l'Alborz, on ne passe pas seulement des hauts-plateaux secs et continentaux à un littoral tempéré et humide, à la limite presque subtropical.

Rizière, province de Gilan

On passe aussi de l'Iran turcophone à l'Iran persanophone, ou presque : j'ai été hébergée par une famille talysh.

Rastak : "Ra'na" (chant gilaki), album Hameye Aghvame Man

Alors que je venais d'arriver en même temps que la nuit à Punel, un motard me voyant arrêtée au bord de la route m'a dit qu'il y avait un petit hôtel un peu plus loin à droite, mais que je pouvais venir chez lui. Il m'avait expliqué qu'il habitait "pas loin", sur ma route, mais en fait, c'était à une vingtaine de kilomètres de là. Et comme j'allais lentement et que sa petite famille l'attendait pour dîner, il a commencé par me tendre la main pour me tirer. La technique s'avérant moyennement satisfaisante, il a fini par se caler juste derrière moi pour pousser le vélo par les sacoches arrière avec son pied droit. C'était nettement mieux. Enfin, faut quand même avoir un vélo avec une direction bien stable et des fixations de sacoches solides : merci Cycles Cattin et Ortlieb...

Erfan, ses parents et sa grand-mère

J'ai été invitée à me restaurer dès mon arrivée chez la grand-mère, puis j'ai pris le thé et une bonne douche chez eux. Ca les a amusés à la fin du repas quand je les ai remercié pour ce bon repas... en azéri.

6 avr. 2015

Barrière climatique de l'Alborz

Minarets de la mosquée de Khalkhal Pas le temps de sombrer dans la mélancolie après mon petit séjour chez mes amis ardabilis : l'étape suivante était intéressante et vivifiante.

J'ai pris un savari (taxi partagé iranien) jusqu'à Khalkhal. Au départ d'Ardabil, le conducteur m'a rendu une petite partie du prix que j'avais payé quand j'ai proposé à une vieille dame de prendre la place de devant. C'est ainsi que j'ai appris non pas que la place avant était proposée aux invités comme moi (ça, je savais déjà), mais qu'elle était facturée un petit peu plus cher que les places arrière...



Hayedeh : "Saghar hasti"

Vendeur de sabzi sur le marché de Khalkhal

Puis je suis montée à vélo jusqu'à 2 cols voisins,

Petit détour par un plus de 2000. Col juste au sud de Khalkhal

dont celui à 2230m qui était vraiment sur ma route, avant de plonger vers la Caspienne (-30m). Je n'avais encore jamais rencontré un changement climatique aussi brutal.

Côté Ardabil, bel après-midi ensoleillé et paysage semi-aride.

Khalkhal - Kolur

Premières plaques de neige juste avant le col, face au sommet de la mer de nuages.

Col 2230m. Prêts pour le plongeon dans l'eau froide?

Côté Gilan, épais brouillard givrant.

Premiers virages de la descente vers la Caspienne.

En guère plus de 1 km, à altitude égale, la température est passée de +23 à -2 degrés, et l'épaisseur des moraines de neige de presque rien à près de 2 m...

Ceci n'est pas une burqa !

Et plus bas, herbe verte et forêt, mais je n'ai pas pris de photo avec le smartphone parce que j'avais froid aux doigts. J'ai juste 2-3 photos dans le vrai appareil, que je peux manipuler avec gants...

Gilan. Descente de Khalkhal vers Punel.

5 avr. 2015

Ardabil

Ardabil, cheikh Safi-al-Din khanegah

Dang Show : "Halva"

Devanture à Sareyn, station thermale proche d'Ardabil Les pauses se suivent mais ne se ressemblent pas. Il y a peu de touristes étrangers à Ardabil et généralement ils ne font que passer. J'y suis restée plus longtemps que "prévu", juste parce que j'étais tellement bien chez mes hôtes...

Je n'ai pas seulement été nourrie, logée, blanchie. Le frère et le beau-frère de mon hôte, que j'avais rencontrée pendant mon trajet en train Van-Tabriz, m'ont gratifiée d'un petit concert privé le soir de mon arrivée, et nous avons beaucoup discuté (ils parlaient bien anglais).

J'ai passé des moments inoubliables avec eux, chez eux, chez leurs parents, à la station thermale de Sareyn (sources chaudes, sauna, hammam...), et le long de la route d'Heyran, entre Ardabil et la Caspienne.

Heyran. Vue plongeante sur la Caspienne. Le col est à moins de 1 km de la frontière avec l'Azerbaïdjan, avr. 2015

Ils m'ont demandé de ne pas les citer, et de ne pas publier (et même d'effacer ou de planquer) mes photos permettant de les identifier, car pour héberger des étrangers, il faut théoriquement faire une déclaration préalable à la police. C'est tellement contraire à la tradition d'hospitalité des Iraniens qu'absolument personne ne respecte cette règle, mais mes hôtes font partie d'une catégorie plus surveillée que la moyenne de la population. Un grand merci à mes bienfaiteurs "anonymes"...

Ardabil. Abords du sanctuaire Cheikh Safi-al-Din

Ils changeaient fréquemment de téléphone et de carte SIM pour une partie de leurs communications. Je ne leur demandais pas pourquoi, je m'en doutais un peu. Avec une politesse toute persane, peu avant que je les quitte, mon hôte s'est excusée de paraître "un peu paranoïaque". Elle m'a expliqué qu'elle craignait d'être sur écoute, et que son oncle était en prison depuis peu. Simple prisonnier politique, ou accusé d'intelligence avec le Grand Satan, elle ne savait pas précisément.

Une allée du bazar d'Ardabil, un jour férié (Sizda bedar).

2 avr. 2015

Sizdah bedar

Le 2 avril, c'était Sizdah bedar, le 13ème jour de l'année persane.

Hayedeh : "Nagoo nemiyam"

Chute de sabze...

Cette fête marque la fin des congés du Nouvel-An persan. Ce jour-là, les Iraniens vont pique-niquer en plein-air, en emportant le sabze (la verdure) qui décorait la table traditionnelle pour l'abandonner dans la nature, de préférence dans un cours d'eau.

Sabze sur toit de Peugeot

Je n'avais encore jamais vu autant de pique-niqueurs en une journée.

Sizdah bedar

Et les Iraniens aiment pique-niquer confortablement : tentes familiales, barbecues, marmites de soupes, samovars, narghilés...

Sizdah be-dar dans la région d'Ardabil. J'ai été invitée à pique-niquer plusieurs fois...

Bien sûr, à la vitesse où je roule, il était impossible que je ne sois pas invitée par quelques sympathiques pique-niqueurs.

Sizdah bedar, pique-nique

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