Lettre du Sovietistan
Par Moi le 14 mai 2015, 08h39 - Turkménistan - Lien permanent
Pas le temps de profiter longuement du wifi de mon hôtel à Nukus, je repars en excursion avec 2 touristes russes et un espagnol, en taxi partagé, pour voir le cimetière de bateaux de la mer d'Aral.
Je suis sortie du Turkménistan dans les temps.
Je ferai prochainement 2 mises à jour, une avec quelques photos qui ont échappé à l'effacement par la Police turkmène, et une avec des infos pratiques pour les quelques égarés qui se préparent à transiter par la route Ashkabad - Konye Urgentch.
En attendant, pour vous faire patienter, une petite lettre du Sovietistan dont diverses variantes traînent dans la littérature spécialisée.
A l'aéroport Charles de Gaulle, deux techniciens de Bouygues discutent. L'un part s'établir au Turkménistan, et son meilleur ami est venu l'accompagner. En attendant le départ de l'avion, celui qui s'en va tente de convaincre son copain de venir le rejoindre. Mais son ami, hésitant, lui dit :
— Écris-moi, dis-moi comment c'est. Si c'est bien, je viens te rejoindre. Mais, ajoute-t-il après un instant de réflexion, on va convenir d'un code. Suppose que tu ne puisses pas m'écrire librement, eh bien, tu m'écris à l'encre rouge, comme ça je me méfierai.
Trois mois plus tard, il reçoit une lettre d'Ashkabad. C'est une lettre de son ami, écrite à l'encre bleue. Il y décrit le Turkménistan en termes paradisiaques: Bouygues construit ici une multitude de bâtiments magnifiques avec les plus beaux marbres, ça rapporte un fric fou, les conditions de travail sont bonnes, et on peut faire tout ce qu'on veut pendant ses loisirs. Enthousiasmé, il est prêt à faire ses valises, mais son attention est attirée par un post-scriptum en bas de page :
— PS : iI n'y a qu'une chose qui manque à mon bonheur, de l'encre rouge.