8 juin 2015

Khudjand, deuxièmes premières impressions

Paysage entre Buston et Khudjand

Statue à Khudjand : Ismaïl Somoni a remplacé LéninePremières impressions : je suis rentrée au Tadjikistan par la même route qu'en 2012, mais moi je n'étais pas la même. En 2012, j'étais encore à moitié malade (mayonez d'une salade russe à Tashkent), j'avais un peu d'appréhension à l'idée de rentrer dans un pays où le PIB annuel par habitant est inférieur à mon salaire mensuel, je parlais juste quelques mots de russe, et je ne connaissais quasiment rien de la civilisation persane.

Cette fois, j'avais déjà eu le temps de guérir de ma petite tourista ouzbek (un chou farci pas très frais à Boukhara), je savais que le pays est globalement sûr pour les touristes et qu'on n'y est pas accueillis comme un porte-monnaie sur pattes, j'avais entre temps passé presque 4 mois en Iran et fait un stage intensif de russe.

Firuza Hafizova : "Попурри 2012"

Paysage entre Buston et Khudjand en fin d'après-midi

Rohi safed (bonne route, en tadjik). Entrée-sortie de Khudjand.

En 2012 j'avais d'abord remarqué les signes extérieurs d'absence de richesse (en particulier, les gamins de corvée d'eau dans les villages) et l'influence soviétique. Cette fois j'ai plus remarqué ce qui ressemble à l'Iran : le vocabulaire (bien plus facile à déchiffrer en cyrillique qu'en persan!), la cordialité de l'accueil, la pratique du taarof, et même les paysages et l'odeur d'absinthe.

Le taarof, auquel j'ai fini par m'habituer à peu près en Iran, c'est la politesse persane, qui fait que par exemple, un commerçant vous proposera peut-être de ne pas payer, mais il est d'usage d'insister un peu pour avoir le prix et finalement payer, sinon on risque de partir sans payer et de passer pour un gros plouc...

Paysage entre Buston et Khudjand le matin

Et puis, ô luxe suprême, comme j'ai plus de temps et que je me débrouille à peu près en russe, je discute plus avec les habitants sur mon passage. C'est ainsi qu'à Buston, le premier gros village après la frontière, j'ai remarqué que quand un gars qui m'avait abordée à l'entrée de la supérette a traduit à son voisin tadjik ce que je venais de lui répondre en russe, le très international mot "touriste" était devenu "mehmon" (мехмон). C'est le mot persan qui veut dire hôte, invité...

Berges du Syr Darya au centre-ville de Khudjand.

Passage à la tenue d'été. Coiffeur à Khudjand. A part ça, il fait déjà très chaud : pause obligatoire à l'heure de la sieste. Mon thermomètre indiquait 41°C à l'ombre sur un taptchan du petit troquet de Buston où je me suis affalée en compagnie de Reece, le turbo-cycliste britannique que j'avais rencontré à Nukus. Il est parti pour faire un tour du monde en 1 an, tout à vélo sauf les océans, ça me semble très court.

On ne voit pas des taptchany que dans les cafés et restaurants, mais aussi aux champs, pour la pause de la mi-journée.

Le taptchan (тапчан) d'Asie centrale, ou takht en persan, c'est un espèce de grand lit en bois, ou parfois à cadre métallique, où on s'assoit pour manger, et où la transition du repas à la sieste est particulièrement facile, surtout quand il y a des kurpatchas (un genre de couette qui sert de matelas) en plus du tapis.

Khudjand. Entrée du bazar Panjshanbe, littéralement Jeudi.

Enfin, autre différence, cette fois j'ai un smartphone et un blog. Je n'avais pas testé internet, mais même dans la 2ème ville du pays, Khudjand, ça laisse à désirer...

Khudjand. Place du Bazar Panjshanbe et grande mosquée Muslikhiddina

Il a fallu que je vienne déjeuner dans le restau de l'hôtel 4* pour trouver une connection utilisable.

Ecolières en uniforme, visiblement citoyennes tadjikes de nationalité ouzbèke. Il y a une importante minorité tadjike dans le sud-est de l' Ouzbekistan, et une importante minorité ouzbèke dans le nord-ouest du Tadjikistan

Ne soyez pas étonnés ou inquiets si je ne fais pas d'autre mise à jour avant Dushanbe. Je vais prendre une marshrutka jusqu'au tunnel du col Shakhristan, descendre à vélo vers Ayni, et passer quelques jours dans les monts Fan ou aux environs.

5 juin 2015

Khush omaded !

Buston, premier gros village tadjik après la frontière Voilà, je suis de nouveau en terre persane, mais suffisamment près de l'Ouzbékistan pour utiliser les derniers sums de ma carte SIM ouzbek.

J'ai passé la frontière tadjike juste avant midi. Aucun agent ne m'a posé de question indiscrète en voyant une cyclo-campeuse débarquer avec un visa "bizness". Pas de bureau de change, mais on peut changer une petite somme avec un des 2 ou 3 gars qui proposent du change juste après les grilles.

Je casse la croûte au minuscule restau juste après la frontière, aménagé dans un wagon de marchandises recyclé. Deux œufs sur le plat, une tomate, un petit concombre, du pain et du thé.

Firuza Hafizova : "Умеди"

Je compte sur ce séjour au Tadjikistan (visa valide jusqu'au 10 août), en particulier dans le Pamir, pour perdre quelques kilos superflus.

Je m'attends aussi à profiter de paysages à couper le souffle, mais même sans ça, j'aurai peut-être le souffle coupé : l'itinéraire prévu passe par plusieurs cols à plus de 4000 m.

Petite route transverse entre Khudjand et Istaravshan

4 juin 2015

Frontière Ouzbékistan - Tadjikistan

Je suis arrivée à Tashkent hier soir, de nuit, en train, mais je n'ai plus assez de temps pour aller écouter un spectacle à l'opéra de Tashkent. Je dois sortir d'Ouzbékistan avant demain soir.

Ali Otajonov : "Yondiradi kuydiradi"

Trains Afriosyab et Sharq en gare de Samarqand

J'aurais bien aimé entrer au Tadjikistan en remontant la vallée de Zeravshan, mais hélas le poste frontière tout proche de Samarqand, sur la route de Pendjikent, est fermé. Dommage car le sud-est de l'Ouzbékistan est presque la seule région du pays avec de beaux paysages pas plats.

Paysage vu du train,  près de Djizzak

L'Ouzbékistan a fermé ce passage il y a plusieurs années, parce que le Tadjikistan a lancé un grand projet de construction de barrage hydroélectrique sur un important affluent de l'Amou Darya. La gestion de l'eau est un problème en Asie centrale. Et le découpage et l'étanchéité des frontières en est un autre...

Le 2ème poste frontière le plus proche, Bekabad, n'est ouvert que pour les résidents de le région. J'y avais été refoulée en 2012 et la situation n'a pas changé : j'ai croisé un cycliste britannique qui s'était fait refouler à Bekabad. Je devrai passer par le 3ème, Oybek/Buston. Mais la route la plus directe pour y aller depuis Samarqand empiète pendant quelques kilomètres sur le territoire tadjik avant Bekabad. Et là ce sont de vraies frontières.

Plaine du Syr-Darya près de Bekabad

Enfin, ni ma carte d'Asie Centrale, ni Google Maps, ni Yandex Karty, n'indique de pont sur le Syr-Darya entre le pont frontalier de Bekabad qui m'est interdit, et le poste frontière d'Oybek. Résultat : pour sortir du pays avant expiration de mon visa, la solution la plus rapide (en excluant de faire 200km en taxi) était de "remonter" vers le nord en train jusqu'à Tashkent, puis de rouler 100 km vers le sud.



Train Qarshi-Tashkent, compartiment ekonom

La partie en train est faite. Pas pu prendre le train à grande vitesse Afrosyab (Samarqand-Tashkent en 2 h pour environ 360 km, et non 310 car il faut contourner un petit bout de Kazakhstan), les vélos n'y sont pas acceptés. Le train "normal" met 3h1/2, et est confortable même en classe ekonom (seulement 6 sièges par compartiment). C'était juste un peu étouffant, la clim etait réglée pas très fraîche.

C'est donc avec beaucoup de plaisir que, en arrivant à Tashkent, j'ai piqué une tête toute habillée (enfin, en bermuda et T-shirt) dans la petite piscine de l' Art Hostel, un petit hôtel russe sympa et confortable que Suzette, la cyclo-baroudeuse vaudoise, m'a recommandé. Pas cher : 18 $ la nuit en chambre partagée, mais avec piscine et petit déj' inclus. Ah que c'était bon !

Tashkent. Hôtel Art.

J'ai fait un petit tour dans le centre de Tashkent. Une déception : le réglage des jets d'eau de la grande fontaine Mustaqilik maydoni (place de l'Indépendance) a été modifié, revu à la baisse. L'eau n'arrive plus jusqu'à l'allée piétonne où les promeneurs se faisaient copieusement doucher par temps chaud. Il y a donc moins de promeneurs à cet endroit, si animé et photogénique en 2012.

Tashkent, Mustaqilik maydoni. Fontaine-douche très appréciée en été

Mais il reste beaucoup de fontaines, souvent utilisées comme piscines par les jeunes.

Tashkent. Une fontaine typique dans le centre-ville

Beaucoup de verdure le long des rues très larges bordées d'immeubles parfois monumentaux et comme neufs (la ville a été reconstruite après le dévastateur tremblement de terre de 1966). Les pelouses sont abondamment arrosées ici, pendant que le nord-est du pays est en voie de désertification.

Tashkent, Mustaqilik maydoni. Entretien du square et des pelouses

De Tashkent à mon poste frontière, rien de spectaculaire mais route plutôt agréable. Y avait même un joli coin près du lac de barrage entre Toyteppe et Piskent, j'ai bivouaqué tranquillement un peu au sud, entre un village et de mini canaux d'irrigation.

Derniers kilomètres en Ouzbékistan. Un affluent du Syr-Darya près de Piskent

Et 3 Ouzbeks joviaux (dont un Ouzbek kazakh) qui terminaient leur pique-nique au bord de la route m'ont offert un p'tit verre de vodka et un CD de musique ouzbèke, avant de se faire photographier à tour de rôle avec moi.


Rappels:

  • comme hier et dans toutes (sauf erreur) les pages précédentes, quand il y a une "annexe" en bas de l'article, c'est un morceau de musique du pays.
  • la fréquence des mises à jour du blog risque fort de diminuer significativement au Tadjikistan.

3 juin 2015

Samarqand et ses monuments

Samarcande est la plus connue des 3 grandes villes "mythiques" de l'actuel Ouzbékistan.

Sherali Juraev : "Özbegim"

Ouzbekistan, mais comme à Boukhara, on entend souvent des gens du coin parler tadjik. Samarqand (orthographe ouzbek) n'a pas le charme de Khiva ou Boukhara, les bâtiments historiques y sont plus dispersés dans un centre un peu clinquant. Les petites maisons du centre ancien ont été rasées ou cachées derrière un mur adossé aux boutiques pour touristes.

Place du Registan sans mûriers. Samarqand.

Mais les monuments de Samarqand sont monumentaux : la fameuse place du Registan, le mausolée d'Amir Timur (plus connu en Occident sous le nom de Tamerlan),

Mosquée Bibi khanum, cour intérieure. Samarqand.

la mosquée Bibi Khanum (une épouse de Tamerlan) et l'observatoire d'Ulugbeg (un petit-fils de Tamerlan) sur la colline Afrosyab sont impressionnants.

Shah i zindah, iwan. Samarqand.

Une petite déception quand même : les mûriers qui faisaient un petit peu d'ombre, et surtout de jolis "premiers plans" en contre-jour sur mes photos de 2012, ont disparu de la place du Registan.

Shah i zindah, tombes timourides. Samarqand.

Mon site préféré, c'est Shah i zindah, une petite nécropole avec une étroite allée pleine de mausolées, au pied de la colline Afrosyab et de son grand cimetière. A voir tranquillement tôt le matin.

Shah i zindah, mausolées. Samarqand.

Ruellle et gaz derrière Bibi Khanum. Samarqand. J'ai croisé à Samarqand plusieurs cyclo-voyageurs déjà vus ou ratés de peu : Pere le Catalan avec qui j'ai passé la soirée du Nouvel-An persan à Tabriz, Alexia et Daniel rencontrés à Mashad, Binh et Alessio que j'ai failli rencontrer à Téhéran, Suzette de retour d'une excursion entre Boukhara et Nuratau, Xavière et Jeff qui partaient de ma guesthouse au moment où j'arrivais à Boukhara, et Matthew qui m'a livré le chapeau tombé de mon porte-bagages au départ de Boukhara.

On va tous rouler en direction de Dushanbe (mais pas tous par la même route ni aux mêmes dates) et du Pamir, sauf Pere, contraint à l'abandon par une sciatique.

Lors de notre dîner d'adieu, Pere me raconte ce à quoi j'ai échappé en n'obtenant que 5 jours de visa turkmène. Lui a eu 7 jours, et a découvert au poste frontière de sortie qu'il n'etait pas en règle car l'enregistrement est obligatoire pour tout séjour de plus de 5 jours, même en transit. La police turkmène lui a laissé le choix entre une amende de 1200 $, ou l'expulsion immédiate avec interdiction de territoire pendant 3 ans. Le choix a été très vite fait...

Registan, madarsa Chir Dor au soleil couchant.

30 mai 2015

Boukhara, la vieille ville

Un petit aperçu du Boukhara des cartes postales avant mon départ (je n'ai plus que 6 jours de visa ouzbek...)

Boukhara, Ark

Sevara Nazarkhan : "Ei nozanin", album Yol bolsin

La vieille ville de Boukhara est aussi très dense en monuments restaurés : nombreuses madarsas et mosquées garnies de céramiques bleues et turquoise, citadelle avec remparts en brique, mausolées (dont celui d'Ismaïl Somoni, considéré par les Tadjiks comme un père fondateur du Tadjikistan)... La grande madarsa Mir i Arab, restaurée et réouverte peu après la 2e guerre mondiale, forme les imams de toutes les républiques d'ex URSS.

Boukhara. Mir i Arab.

La course à la miniaturisation commencerait-elle à montrer ses limites ? Assez régulièrement je retrouve des photos défectueuses sur la carte microSD du smartphone :

Boukhara, madarsa Mir i Arab, mosquée et minaret Kalon

Fort heureusement, mon vrai appareil-photo de 0.9 kg et ses bonnes vieilles cartes SD ne me fait pas ça (enfin, sauf la nouvelle carte SD 64 Go qui n'a rien voulu enregistrer... Heureusement, j'avais des cartes 16 ou 32 Go en nombre suffisant).

Boukhara. Aksakal prenant son thé devant une échoppe de tapis

On peut se promener dans des ruelles piétonnes pleines d'échoppes de souvenirs (écharpes de soie, broderies et tapis, céramique, fer forgé, trucs kitsch, et kitchaks).

Boukhara. Place Lyab i Haouz.

Festival Soie & èpices 2015, répétition générale Ma guesthouse, B&B Sarrafon, pourtant confortable et pas chère, était idéalement placée près de la place Lyab i Haouz, je pouvais facilement passer y faire la sieste aux heures chaudes entre les visites.

J'ai partagé un "dortoir" (en fait une chambre à 2 lits avec WC et douche) avec Suzette, une cyclo-baroudeuse vaudoise, elle aussi en route pour le Pamir.

Le côté plus bling-bling que Khiva ne m'a pas trop plu au début, mais l'animation n'est pas que touristique, et finalement j'aime bien Boukhara aussi.

Danseuse ouzbèke typée tadjike

Une de mes distractions était d'essayer de deviner qui est ouzbek ou tadjik : ce n'est pas si facile car il y a eu pas mal de mélanges.

Danseuse ouzbèke soliste virtuose

Boukhara était une ville cosmopolite. Il reste une communauté juive et une minorité rom. On entend aussi parler russe, et ce ne sont pas toujours des touristes : il reste quelques résidents russes, et les Tadjiks d'Ouzbekistan parlent parfois mieux russe qu'ouzbek.

Danseuse ouzbèke typée ouzbèke

Enfin, en écoutant et regardant les chants et danses du festival, on pouvait percevoir des influences turques, chinoises, afghanes, indiennes, persanes... Pas de doute, on est bien sur la Route de la soie (et des épices).

Spectatrice ouzbèke typée russo-tadjike

Un grand nombre des ensembles qui s'étaient produits dans les rues de Boukhara depuis 2 jours étaient réunis pour le grand spectacle de clôture du festival, sur la place du Minor Kalon. J'en ai profité depuis un petit restaurant idéalement placé, avec une terrasse sur le toit.

Boukhara. Grand show vu d'une terrasse de restau.

Plov : et le gagnant est...

Un orchestre de musique classique traditionnelle ouzbèke participe au festival dans la cour d'un restaurant

Islam Saratov : "Yagonam ozing"

Boukhara. Ruelle menant à la place du petit minaret Aujourd'hui, le festival "Soie et épices" continue, avec encore musique et danses dans la vieille ville de Boukhara. Un restaurant assez chic, avec une grande cour intérieure dans laquelle on pouvait entrer librement, avait invité un orchestre de musique classique traditionnelle ouzbèke.

En matinée, Luis m'envoie un message pour me signaler une attraction intéressante : un concours de plov (riz pilaf) sur la place avec bassin du petit minaret.

Boukhara. Festival : préparation du plov.

En pleine chaleur (il fait près de 40° à l'ombre aux heures les plus chaudes de la journée), une dizaine d'équipes de cuistots s'affairent. Deux groupes de musiciens et danseurs, dont une dynamique équipe de baboushkas aux dents dorées, se produisent côté ouest de la place, ou à leur table, à l'ombre d'un mûrier.

Une babouchka de la troupe animant le concours de plov

Quand le plov est prêt, les cuistots apportent cérémonieusement les plats à la table du jury.

Boukhara. Festival : plov servi au jury.

Cette année, c'est Andijan, une ville de la vallée de Fergana, qui a gagné le concours.

Le jury du concours de plov en pleine dégustation-délibération

Et après, comme on traînait là depuis un bon moment avec nos appareils-photo, Luis et moi avons été invités à déguster le plov à une table avec 2 vénérables aksakals (littéralement "barbe blanche"), un organisateur et Pavel, un journaliste russophone de Tashkent. Le plov d'Andijan était effectivement excellent, avec des herbes fraiches en plus des épices.

Boukhara. Festival : le public déguste aussi le plov.

28 mai 2015

Boukhara, festival Soie et épices

Boukhara est plus animée que Khiva, surtout que je suis arrivée au moment du festival "Soie et épices".

Boukhara. Préparatifs du festival.

J'ai pris un peu peur au début en voyant une débauche de décorations assez kitsch et des banderoles "Festival Silk and spices" en anglais.

Broderie suzani, soie sur coton

Mais en fait ce festival est chouette et fréquenté par de nombreux Ouzbeks.

Vue sur le concours de riz plov et les animations qui l'entouraient

J'ai revu Luis, le cyclo-voyageur péruvien qui a traversé le désert turkmène juste avant moi. Et j'ai rencontré d'autres touristes, dont un couple de Français qui rendait visite à une proche expat' : elle travaille pour le compte d'une ONG qui enquête discrètement sur les conditions de travail dans les champs de coton.

Un peu de musique typique : un chant souvent associé aux mariages que j'ai entendu dans la rue entre mon petit hôtel et le musée du tapis

Yulduz Usmanova : "Yor yor"

Festival Soie & épices 2015, Boukhara.

Les danses ouzbèkes sont belles, pas aussi impressionnantes que les danses caucasiennes au niveau performance physique, mais très élégantes, et toutes les parties du corps participent, jusqu'au bout des doigts. J'ai pu assister à quelques répétitions de spectacles

Festival Soie & épices 2015, répétition générale

avant le jour J, où musiciens et danseurs en costumes traditionnels se répartissaient sur 3 places de la vieille ville,

Festival Soie & épices 2015, Boukhara.

et dans les rues aux alentours.

Festival Soie & épices 2015, Boukhara.

Kitchak, suite (et fin)

Allez, comme tout le monde sèche, je vous donne des indices supplémentaires pour la devinette du 25 mai.

Le petit-fils discute le prix des kitchaks de son grand-père avec les touristes

Kitchak est le nom ouzbek, le nom tadjik est nonpaar (il y a pas mal de Tadjiks, enfin, de Tadjiks citoyens ouzbeks, à Boukhara).

Et voici des kitchaks vus de dessous. Kitchaks ou nonpaars

Nan après application du kitchak et cuisson.Bon, un dernier indice. Là, ça devrait être facile même si vous n'avez jamais voyagé en Asie centrale...

Les lots pour les gagnants sont partis de la poste de Boukhara, parce qu"au guichet de la poste de Khiva, on m'a refusé le colis à cause des petits clous à la base des kitchaks, soit-disant trop dangereux pour partir avec le courrier "Par avion" !

26 mai 2015

Khiva - Boukhara en train + vélo

Entre Khiva et Boukhara, la route traverse le désert du Kyzylkum. C'est plat, aride, et monotone. Le gros avantage par rapport au Karakum turkmène, c'est que là, il y a une voie ferrée et des trains de voyageurs.

Train de nuit Amou Darya

J'ai choisi l'option train, et j'ai donc pris l'express "Amou Darya".

Sato : "Sen gelmez oldun", album Kongil

Kyzylkum

Le trajet en train pour aller d'Urgentch à Boukhara fait plus de 700 km, au lieu de 447 km par la route : l'ancienne voie ferrée qui reliait directement Khiva à Boukhara traverse un petit bout de Turkménistan. Cette ligne n'est donc plus desservie depuis que le Respecté Président turkmène mégalo et paranoïaque a verrouillé les frontières de sa charmante république. Le train fait maintenant un détour par le minuscule oasis d'Üchqüdüq, et je devrai faire une correspondance à Navoiy entre 2h et 5h30 du matin.

Voiture 17  П  (платскарт)

Mes voisins d'en face dans le train Amou Darya Comme le seul DAB de Khiva était en panne (et en plus il ne prenait pas les CB Visa, seulement Master), j'ai pris un billet en platskart, qu'on appellerait en français la 3ème classe. Le contrôleur m'a demandé un supplément vélo non officiel mais m'a aidé à monter et ranger mon encombrant bagage entre 2 wagons.

Les wagons sont organisés de manière très conviviale, avec des compartiments ouverts. Le spectacle était donc dans le train ; dehors le paysage était comme prévu très monotone.

Vendeurs ambulants dans le train A bord, en plus des passagers, il y avait quelques vendeurs ambulants : boissons fraîches, babioles diverses... Et comme dans tous les trains longue distance d'ex URSS, dans chaque voiture un provodnik (ou une provodnitsa) est chargé de contrôler les billets, distribuer les draps, préparer l'eau chaude dans le samovar, et réveiller les passagers à leur gare de destination.

A Navoiy c'était moins drôle. J'ai dû repasser au contrôle des bagages (rayons X, et quand les flics sont désœuvrés en heure creuse, fouille des sacoches) après l'achat d'un billet car le guichet était à l'extérieur devant la gare. J'ai somnolé sur un banc du hall de la gare avec une demi-douzaine d'Ouzbeks qui changeaient de train comme moi.

Tchaïnik à recharger au samovar

Et de Navoiy à Boukhara j'ai découvert qu'il existe l'équivalent d'une 4ème classe "Общ." : c'est comme les "platskart" sauf qu'il y a 3 passagers sur 2 larges places de platskart.

25 mai 2015

Kezako ?

Un kitchak. Devinette : à quoi sert cet objet ? -->

A gagner : un kitchak à choisir dans le lot ci-dessous.

Souvenirs ouzbeks.

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