Bartang : "Аз зу хебо"
En amont de Langar, on ne suit plus la rivière Pyandj mais une des rivières qui la forment, Pamir, et on abandonne l'autre, Wakhan. Ça commence par grimper sec jusqu'à un balcon avec vue sur l'Afghanistan et sur les nuages gris quotidiens.
Puis on finit par s'en écarter pour une 2ème bonne grimpette en direction du
col de Khargush (4344m, c'est "mon premier 4000" à vélo).
La redescente vers la route M41 est assez aride.
Pendant environ 130 km, les seules habitations sont 2 bâtiments de garde-frontière et quelques bicoques délabrées parfois utilisées en été comme abris par des bergers et leur troupeau (ça fleure bon le crottin).
C'est ainsi qu'au réveil lors de mon dernier bivouac avant le col, à 4200m,
j'ai eu la visite de Zora (15 ans) et sa petite sœur, 2 écolières promues
gardiennes de troupeau pendant les vacances scolaires. Zora a tenu à porter
ostensiblement son cahier d'école pour la photo.
Conformément à la loi de Murphy, c'est ce tronçon quasi désert qu'ont choisi
mes 3 briquets à 3 sous (je n'ai pas trouvé mieux après avoir perdu mon
super briquet-torche en Iran) pour tomber en panne coup sur coup. Par
chance, un couple de voyageurs hollandais en 4x4 m'avait donné une tomate, un concombre et
une orange, un garde-frontière m'avait offert un pain au dernier poste de
contrôle, et j'avais quelques consommables comestibles sans cuisson.
Et c'est aussi
dans ce tronçon que j'ai remarqué la petite fissure qui s'agrandissait au
niveau d'un œillet de fixation du porte-bagages avant. Sans doute un effet
secondaire de la vis perdue dans une précédente descente qui secouait bien
aussi.