L'autre Badakhshan

Zoom sur la rive afghane en sortie de Qala i Khum

La "route" M41 remonte la rivière Pyandj sur plus de 500 km, dont ce tronçon de 240 km entre Qala i Khum (point d'entrée dans le GBAO) et Khorog (chef-lieu du GBAO). Pendant ce trajet, les touristes qui vont dans le Pamir ont souvent le regard scotché sur la rive d'en face : c'est le Badakhshan afghan.

Saboor Tabish : "Badakhshan"

Bien qu'il soit majoritairement peuplé de Badakhshanis parlant la même langue que ceux du Badakhshan tadjik (GBAO), c'est un autre monde.

En zoomant (pas possible avec le smartphone, vous attendrez les autres photos...), on peut y voir des hommes en longue tunique, pantalon assorti et gilet sans manche, et des femmes nettement plus couvertes que sur la rive tadjike, souvent en rouge plus ou moins sombre.

Vue plongeante sur un village afghan

Les maisons sont construites avec les matériaux locaux, les travaux agricoles se font sans machines. Les lignes électriques n'atteignent pas tous les villages. Quasiment aucun trafic motorisé autres que des motocyclettes portant 1 ou 2 passagers en plus du conducteur. Les gens marchent du village aux champs ou aux alpages, ou entre villages. Mais ils peuvent voir les camions chinois défiler sur la route tadjike juste en face.

En face de la M41, la piste afghane se réduit à un chemin.

La piste afghane est parfois réduite à un étroit chemin taillé dans des parois rocheuses. Dans un des hameaux tadjiks où nous avons fait halte, Nauruz, un lycéen qui parle bien anglais et rêve de pouvoir un jour étudier à Moscou où son frère aîné travaille, nous a confirmé qu'une partie des villages afghans sont isolés pendant plus de 6 mois par an à cause des avalanches.

Vergers et champs cultivés d'u village afghan typique

Pendant les mois d'été où le chemin est praticable, les enfants peuvent aller à l'école. Cette période correspondant à peu près à celles des vacances scolaires au Tadjikistan, leurs instituteurs sont souvent des enseignants tadjiks qui traversent en canot (il n'y a que 4 ponts sur la rivière Pyandj en 400 km).

Seulement 3 ponts en 300 km, avec garde militaire sur chaque rive...

Enfin, il paraît que la rareté des ponts et les patrouilles de garde-frontière n'empêchent pas les trafiquants d'acheminer l'héroïne d'Afghanistan vers la Russie et le reste de l'Europe, à travers la rivière Pyandj puis via le Tadjikistan. C'est d'ailleurs une source de revenus non négligeable pour certains Tadjiks, et peut-être, ce qui explique la présence dans des hameaux reculés de quelques 4x4 rutilants de marque allemande ou japonaise...

Annexes

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